mardi 6 août 2013

Hello Goodbye...

On choisit ses amis (pas sa famille).

Cette phrase, je l’ai répétée des dizaines, que dis-je, des centaines de fois. Entre les moments où Mamie Cracra me foutait la honte en négociant à la caisse de Carrouf (véridique, mais on habitait dans un pays où tout se négociait à l’époque) et celles où Papy grognon me pourrissait devant ma belle famille en usant de langage fleuri, j’en ai eu, des occasions de me dire que je subissais ma famille. 

Et puis.

Une disparition.

 Subite.

 Le socle sur lequel mon éducation s’est bâtie s’est en partie écroulé. Un jour, Papy Grognon est parti chercher ses journaux en voiture. Il en est sorti, a commencé à marcher et a fait un arrêt cardiaque sur le trottoir. Comme ça, sans crier gare.

Des gens biens ont tenté de le sauver mais putain, soyez SST ou apprenez le massage cardiaque, des fois, ça permet de sauver des vies !. Deux semaines et deux kilos en moins de réanimation plus tard, on nous apprenait qu’Ils allaient l’accompagner, car selon Eux, il ne se réveillerait plus d’un coma comme ça. Des formules choisies pour dire qu’on arrête tout mais qu’en fait on a pas le droit, alors on laisse les malades choper des saloperies en réa et on ne les soigne pas. Ironie du sort, tu rentres pour un arrêt cardiaque, qui sera traité, et tu t’en sors pas à cause d’une pneumonie qu’on t’a laissée attraper comme un grand.
Deux semaines et demi plus tard, je me retrouvais à lire devant les amis de mon père son épitaphe. J’ai failli partir en courant, quand je les ai tous vus là, devant ce cercueil tout froid, dans lequel on avait laissait ce qui restait de mon papa, mon roc.

 J’ai failli partir en courant et laisser le mot que j’avais écrit d’une traite la veille, pour lui dire tout ce que j’avais sur le cœur.

Peut être qu’en allant me coucher, je me serais réveillée le lendemain matin, et il m’aurait alors appelée pour me pourrir et me dire que les infirmières étaient trop moches, et la bouffe dégueu ?

 Puis, je me suis dit que personne ne lirait ce mot à ma place. Que c’était peut être ça aussi, Grandir. Qu’il fallait maintenant Assumer pour moi, pour tout le monde. On s’était quittés fâchés pour de vraiment bonnes raisons, la dernière fois qu’on s’était vu.

Depuis, j’évitais soigneusement d’aborder des sujets personnels avec lui au téléphone, pour bien lui faire sentir que je désapprouvais ses choix de vie. Et puis. Nous n’avons pas eu le temps d’en parler. Il est parti d’un coup. En laissant un grand vide. Si grand. Avant, quand bien même nous étions fâchés, j’avais toujours le choix de lui parler. Ou pas. De lui dire que, malgré tout, je l’aimais. Ou pas. Mais ce choix, je ne l’ai plus.

Un ami m’a dit que quand on perdait l’un de ses parents, on devenait adulte, vraiment.

Je ne pensais pas que je serais autant touchée. Je n’en dors plus depuis ce 8 Juillet.

 Je pensais que je pourrais être forte, et reprendre pied très rapidement. Je me sens malgré tout perdue.

Peut être est ce dû aux liens familiaux, ces fameux liens du sang qui te rapprochent dans la douleur comme dans la joie, malgré les désaccords? Mais je me raccroche. A Père Parfait, aux Knoutes. A tous. Putain, heureusement qu’ils sont là, heureusement que vous êtes là !

Je dis Goodbye, mon père, et Hello la Vie. Bon voyage, Papa. Je penserai toujours à toi. Je t’aime.

Très Mauvaise Mère (enfin pas toujours).

dimanche 4 août 2013

La Femme et ses sujets d’intérêt (qu'ils disent)

S’il y a bien quelque chose qui me hérisse les poils des jambes, c’est le machisme ambiant quotidien.

Je parle notamment pour ma partie, car j’exerce un métier fait pour les hommes les vrais avec des

bollocks et tout et tout
. Et je fais de mon possible pour rester un brin féminine. Point trop n’en faut non plus – au risque d’avoir l’impression d’être un bout de barbec qui traverse le parking quand, le vendredi , je rejoins ma voiture au pas de charge devant les chauffeurs. Non, je me peints vernis les ongles, quelques bijoux , parfois, enfin pas trop souvent non plus, faut pas exagérer, jupe uniquement sous la contrainte. Bref, j’essaye de rester feeemmmmme… Dans ce monde de brutes. Et quand j’entends tous ces préjugés machos, qui ponctuent mon quotidien, je saute sur place de rage.

Et pourtant.

Mon collègue adoré m’a démontré qu’il n’avait pas que tort. Il a insidieusement mentionné un célèbre forum internet qui selon lui listait les préoccupations féminines, et, toujours selon lui,  qui reflétait les centres d’intérêt de ses collègues à crinière soyeuse cheveux longs.

J’ai donc consciencieusement téléchargé l’application. Et suis tombée sur le cul en l’ouvrant. Regarde par toi-même fidèle lectrice militante MLF :


C’te HONTE. Nos préoccupations iraient donc des bébés, aux régimes, en passant par le mariage, l’astrologie et les stars. De quoi nous faire passer pour des cagoles de première classe, lobotomisées et maquillées comme des voitures volées. AU SECOURS.

C’est pourquoi, mesdames, je vous demande solennellement de protester auprès de ce célèbre site féminin afin de remonter les stats et d’indiquer que nous pouvons également nous intéresser à l’économie et à l’actualité.

Ma vengeance du jour :
Admirez, mesdames, un Homme moche, un Vrai!